Balado 448 - Discussion autour de l’athéisme agnostique

serait une absence de croyances . Moi j'ai un peu du mal avec ça, même si quand j'étais plus jeune, cela me parlait. Je comprends bien ; c'est quelque chose qu'on lit beaucoup chez les sceptiques, mais pour de vrai, moi je pense que le pourquoi je suis athée, et bien c'est que je lis et j'écoute sur des podcasts les arguments ; j'entends des gens débattre avec des arguments assez sophistiqués. Quand je mets dans la balance les différents arguments, et bien j'arrive à la conclusion que... ! C'est une conclusion à laquelle j'arrive, avec les arguments qu'on a proposés, les contre-arguments qu'on a proposés ; et donc finalement j'ai une conviction, j'ai une opinion qui est fondée par tout ce que j'ai entendu par le passé. Donc mon athéisme, c'est comme lire des études scientifiques et dire : "sur base de toutes les études scientifiques que j'ai lues, et bien mon opinion c'est ça". Et donc, en philosophie on parle de croyances justifiées et de croyances mal justifiées, ou injustifiées ; ce qui fait la rationalité c'est "est-ce que ma croyance est bien justifiée ?" Donc, quels sont les arguments que je peux déployer, les preuves que je peux déployer, etc. Et donc pour moi, oui l'athéisme c'est une forme de croyance dans un sens. C'est une opinion à laquelle je suis arrivé. J'espère qu'elle est bien justifiée, j'espère que j'ai de bons arguments pour la défendre. Plutôt que quelqu'un qui serait athée parce que ses parents sont athées et qu'il n'a jamais réfléchi comme moi à la question. Mais dire que l'athéisme c'est une absence de croyances, c'est vrai que c'est valorisant, puisqu'on se dit et bien oui je suis en dehors du débat, je suis au-dessus de la masse, mais je ne suis pas très convaincu par l'argument. Ça se joue sur le sens du mot croyance ; comme si les chrétiens, eux, ils avaient une croyance forcément irrationnelle et que nous on refusait de s'engager dans le débat. Mais ce n'est pas tellement comme ça que les choses fonctionnent. Jérémy Royaux : Peut-être un contre-argument qui me vient à l'esprit, même si je suis globalement d'accord avec toi, on pourrait peut-être rétorquer, par exemple, je pense à la théière de Russell : on ne peut pas prouver qu'il n'existe pas, mais comme les prémices du raisonnement ne semblent pas du tout cohérentes, même si on ne peut pas prouver que ça n'existe pas, on ne peut pas prouver que la question même a un sens en fait. Après évidemment, des croyants, des catholiques ou autres vont tous être convaincus que la question a un sens, qu'il y a suffisamment de preuves pour montrer que la question a un sens. Mais peut-être que certains athées se disent que la question n'a tellement pas de sens que pour eux ça n'a même pas de sens de parler de croyance non plus. Enfin, que même le fait de se poser la question, il n'y a strictement rien qui justifie ça en fait.

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