Inné, Acquis, Essentialisme

n'a aucun sens, on n'a jamais vu un gène en dehors d'un environnement et on n'a jamais vu un environnement sans gènes : pour environner quelque chose, il faut qu'il y ait quelque chose. Et aussi, il faut voir que le fait qu'il y ait des constructions sociales, ça ne nie pas du tout l'existence de la biologie et l'influence de la biologie. Toutes les constructions sociales sont forcément en interaction en permanence avec la biologie. Par exemple, la couleur de la peau des gens, ça va influencer dans quelle catégorie raciale, les racistes vont nous classer. Et la couleur de peau, et bien c'est de la biologie. Et c'est pareil pour toutes les constructions sociales. Les constructions sociales comme le genre ou même le sexe biologique, qui oui, je vous le dis est une construction sociale, on en parlera peut-être après, et bien ça c'est influencé par ce qu'on observe des organes génitaux, de la tonalité de la voix des gens et tout, ce qui va faire que l'on va classer les gens plutôt en "homme" ou "femme", même si ces catégories "homme" ou "femme" sont construites socialement. Donc, les deux sont en interaction. Enfin, on peut par des calculs de plus en plus savants maintenant, on peut essayer d'estimer la part d'influence du social et du biologique dans un trait, mais tout ça c'est extrêmement provisoire. J'ai un exemple que j'emprunte à Pierre-Henri Gouyon, l'exemple du VIH. Actuellement, avoir ou pas le VIH, c'est essentiellement dépendant de nos jours de facteurs biologiques. Mais le jour où on a un vaccin contre le VIH, d'un coup du jour au lendemain, avoir le VIH ou pas deviendra quelque chose d'essentiellement culturel, ça va dépendre d’à quel point on a accès aux vaccins, donc du coup de son niveau de richesse, le pays dans lequel on habite, et tout ça. Ce qui veut dire que donc, le fait de changer quelque chose dans la société, influence non seulement la biologie, mais influence aussi la part d'influence de la biologie sur les choses. On peut changer la biologie par la culture. Alors évidemment bon, par la médecine, par les manipulations génétiques et tout ça. Mais aussi donc, la culture est une pression sélective : au niveau de l'échelle de l'évolution des espèces, changer la culture, ça a un effet sur la biologie. Donc, il y a l'épigénétique qui montre que la culture change l'expression des gènes, les hormones et tout ; la culture peut changer la part de l'influence de la biologie sur les choses, les comportements entre autres. Ce qui veut dire qu'on peut espérer changer la biologie, exactement de la même manière qu'on peut espérer changer la culture : par des luttes sociales et politiques pour transformer la société. Et l'unique raison pour laquelle on croit naïvement que c'est plus dur de changer la biologie que

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