Inné, Acquis, Essentialisme

doit rester telle quelle, il ne faut pas qu'elle évolue. Et donc par exemple, il faut que la France reste blanche, il faut que la France reste chrétienne, parce que c'est dans son essence, dans sa nature. Ça, c'est de l'essentialisme de la culture, il n'y a pas de biologie là-dedans et pourtant, c'est totalement essentialiste. Et quand même, pour taper un peu des deux côtés, je constate que malheureusement, chez certains militants de gauche, il y a aussi de l'essentialisme de la culture. En particulier quand on va chercher des gens qui ont une origine particulière, on va leur assigner d'office une culture. Ils doivent absolument se sentir appartenir à cette culture puisque c'est celle d'où ils viennent, ils doivent forcément la défendre, être à fond dedans et tout. Alors qu'il y a des gens qui peuvent choisir d'adopter une autre culture que celle qui est leur culture d'origine. Voilà, ça ça reste pour moi de l'essentialisme de la culture aussi, même à gauche. Alors, le truc que l'on peut me répondre c’est que, oui d'accord, on pourrait faire de l'essentialisme avec la culture, l'essentialisme ce n'est pas forcément lié à la biologie, mais par contre il y a quand même une grosse différence entre la biologie et le social : c'est que la biologie c'est immuable, on ne peut pas espérer le changer alors que le social, on peut espérer changer. Donc pour des gens qui veulent changer la société, c'est normal, qu'ils préfèrent que tout soit social et pas biologique. Et bien ça c'est faux. Donc déjà, la culture n'est pas toujours modifiable : quelque chose d'acquis peut être inévitable. C'est-à-dire que l'on pourrait découvrir des lois qui disent que dès qu' il y a des êtres vivants qui vivent dans des systèmes sociaux, qui sont tous ensemble et qu'ils forment une culture, il y a toujours le même phénomène qui apparaît, c'est toujours la même culture sur cet aspect-là par exemple. Et que ce soit systématique, ça vient simplement du fait que les gens sont ensemble, et ça, on ne peut pas y échapper. Par exemple, on pourrait imaginer que même si les races n'existent pas et donc que le racisme est une construction sociale, ce n'est pas forcément la preuve que l'on peut imaginer un monde sans aucun racisme. Il pourrait y avoir une loi de la culture qui dirait que, quelles que soient les sociétés que l'on construit, dans tous les cas, les humains auront toujours tendance à vouloir s'imaginer appartenir à des sous-groupes de l'humanité et donc n'accepteront jamais d'être juste des humains. Pour prouver que quelque chose est modifiable, dans les sciences humaines, comme dans n'importe quelle science, et bien il n'y a qu'une seule façon de faire, c'est de trouver des cas où c’est différent. C'est d'observer des contre-exemples. Donc si on veut imaginer un monde entier sans racisme,

RkJQdWJsaXNoZXIy MTc5ODk=