Memento - Les EMI

Expériences de mort imminente: survol de près de 40 ans de recherche et considérations actuelles. Transcription de la conférence donnée par la neuropsychologue Vanessa Charland- Verville. 22 mars 2014. Sur la recherche scientifique au sujet des expériences de mort imminente, il est impor- tant de définir ce qu’est la conscience. Pour commencer d’un point de vue clinique en tant que neuropsychologue je vais séparer la conscience en 2 composantes, c’est-à-dire le niveau d’éveil et le contenu de la conscience, c’est-à-dire de quoi on est conscient. D’un point de vue normal, il y a une corrélation ; donc plus l’on est éveillé et plus l’on est conscient. Donc ce soir quand vous allez dormir, vous allez plonger dans un état d’inconscience progressivement ; ou si ce soir vous buvez beaucoup de bière, ça peut le faire aussi. Et pendant la nuit vous allez peut-être rêver ; donc à ce moment-là, votre cerveau est totalement conscient, mais vous êtes complètement endormis. Vous êtes paralysés et vous semblez complètement inconscients pour quelqu’un qui vous observerait. D’un point de vue pathologique les patients qui sont dans un coma, par définition, ne sont ni conscients d’eux-mêmes, ni conscients de leur environnement. Donc ces patients-là ne vont jamais ouvrir les yeux et jamais être conscients d’eux-mêmes et de leur environnement. Même chose quand vous subissez une opération, donc anesthésie générale, vous allez être complètement, aussi, inconscient de ce qui se passe, et c’est tant mieux ; et vous allez retrouver un niveau de conscience normale au réveil de cette anesthésie. Il y a un état qui est tout à fait paradoxal, c’est l’état végétatif que maintenant on préfère renommer “ le syndrome d’éveil non répondant”, qui est plus descriptif et moins péjoratif que de parler de légumes. Donc ces patients là, c’est difficile parce qu’ils sont éveillés, ils ont des mouvements, les yeux ouverts, ils ont des mouvements réflexes, mais ils ne sont pas conscients. Et c’est difficile parce qu’il faut bien diagnostiquer. À savoir est-ce qu’il y a conscience ou non. Et quand il y a des mouvements réflexes, on ne sait pas dire, comme ça, est-ce qu’il a vraiment voulu bouger la main pour montrer qu’il était là ; ou s’il a bougé la main parce que c’est un réflexe Il y a aussi d’autres entités cliniques qui af- fichent un niveau d’éveil normal, mais où la personne n’est pas consciente. Par exemple le

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