Dossier Zététique : L'Incorruptibilité Physique

3  Introduction La mort fascine depuis toujours l’humanité mais reste néanmoins un sujet tabou dans notre société actuelle. Chacun d’entre nous est un jour ou l’autre confronté à la mort d’un être cher, mais nous avons du mal à admettre cette disparition. Aussi nous attachons nous à garder dans notre esprit une image de ce proche tel que nous l’avons aimé. Ceci nous permet d’éviter des pensées plus terre à terre, comme par exemple le devenir du corps du défunt. Nous avons justement décidé de nous pencher sur cette question afin d’éclaircir une énigme scientifique non résolue à ce jour : l’incorruptibilité de certains corps... Avant d’étudier l’évolution biologique des cadavres dans le temps, commençons par énoncer la définition légale de la mort cérébrale. Elle est exposée dans le code de la santé publique : Art. 671-7-1 : « Si la personne présente un arrêt cardiaque et respiratoire persistant, le constat de la mort ne peut être établi que si les trois critères cliniques suivants sont simultanément présents : 1) Absence totale de conscience et d'activité motrice spontanée. 2) Abolition de tous les réflexes du tronc. 3) Absence totale de ventilation spontanée. ». Une fois ce stade là dépassé, l’état du sujet est irréversible et l'acte de décès peut être établi. Néanmoins la majorité des cellules composant le corps sont, elles, toujours intactes. Mais les fonctions vitales étant inactives, elles vont être privées des éléments nécessaires à leur développement comme l’oxygène et les nutriments jusqu’alors apportés par la respiration et l’alimentation, et donc la division cellulaire très diminuée ne va plus compenser la dégradation progressive des cellules. De plus, les cellules du système immunitaire, touchés par ce même phénomène, ne suffisent plus à éliminer les microbes et bactéries s’attaquant à l’organisme. Ces microorganismes (principalement anaérobiques) sont la principale cause de la putréfaction des corps, bien que d’autres facteurs entrent en jeu. Ceci se résume à l’échelle macroscopique par une dégradation des tissus et des organes. Or, dans le monde entier, et ce depuis des siècles, un certain nombre de corps semblent avoir échappé à ce principe de putréfaction, des corps ayant parfois été retrouvés dans un bon état de conservation des siècles après la mort de l’individu. Parfois l’homme est à l’origine de ces conservations prolongées, lorsqu’il pratique un embaumement, ou bien des soins d’hygiène sur le corps (thanatopraxie). L’environnement peut aussi engendrer une incorruptibilité lorsqu’il y est propice. Mais ce à quoi nous nous intéressons le plus est la minorité restante, c'est-à-dire les corps anormalement bien conservés, et auxquels on ne donne pas aujourd’hui d’explication rationnelle et scientifique. Sans doute pour des questions de mœurs et d’éthique, la mort relevant souvent du sacré, l’incorruptibilité a été peu sujet à des enquêtes ou expériences scientifiques, donc nous disposons essentiellement de témoignages et dans de nombreux cas, nous sommes confrontés à un manque d’informations précises et fondées sur les circonstances de la mort, de l’inhumation, et les descriptions du milieu sont trop restreintes pour nous permettre d’éclaircir le mystère… Notre tâche consiste donc aussi à évaluer le crédit que l’on peut donner aux sources d’informations, afin de déterminer en toute objectivité la solution la plus probable scientifiquement parlant. En premier lieu nous recenserons différents cas d’incorruptibilité observés et nous verrons les explications qui ont pus leur être données au fil des âges. Nous nous consacrerons dans un second temps à l’étude des cas d’incorruptibilité non artificiels, qu’ils soient expliqués par un milieu favorable à la conservation, ou qu’ils aient simplement le statut de « miracle ». Enfin nous aborderons les différentes méthodes d’embaumements…

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